Accompagnée par la jeune fille en uniforme, j'arrive dans une petite salle grise sans fenêtre, uniquement éclairée par un luminaire suspendu au plafond. Il y a une table et quelques chaises rudimentaires au milieu de la salle qui ont l'air assez usées et peu entretenu. Je parcours rapidement la salle du regard en allant m'installer à une chaise, entendant la jeune fille me demander de patienter avant de fermer la porte derrière moi. C'est poussiéreux et sombre comme endroit, la lumière provenant du luminaire forme un cône centré sur la table et les chaise, un peu comme une lumière divine braqué sur moi. Je patiente en observant mon reflet dans le miroir. Je me demande combien ils sont derrière, à m'observer et combien de temps il vont me faire attendre. Pas trop j'espère.





Quelques minutes passent avant qu'un homme entre dans la salle avec un dossier sous le bras. Uniforme léger : chemise à carreaux, pantalon en toile, bretelles, insigne accroché à la poche de sa chemise. Probablement un inspecteur. Il doit avoir la cinquantaine vu ses rides, probablement originaire des pays de l'est. Ses joues et son nez trahisse son alcoolisme, il doit boire depuis un paquet d'année vu leur état. Je distingue aussi des cernes sous ses yeux, dût au manque de sommeil sans doute. Ils m'envoient le plus expérimenté d'entre eux pour tenter de m'interroger, bizarre.  





Bonjour monsieur Andersen et merci d'être venu de votre plein gré, je suis l'inspecteur Dragan. J'aurais des questions à vous poser.





Sa voix est grave et sa gorge est encombrée. Son haleine porte une forte odeur mentholée qui tente de couvrir l'odeur de la cigarette. Fumeur, ou du moins ancien fumeur qui tente d'arrêter. De mieux en mieux. Il pose le dossier sur la table une fois les présentations terminées et s'assoit sur la chaise en face de moi, dans le halo de lumière. Je le laisse s'installer sans rien dire, le dévisageant calmement. Il ouvre le dossier, le pose sur la table puis reprends





Commençons par vous, vous voulez bien? Alors... Mathias Andersen, né à Copenhague. On a pas grand-chose sur vous avant votre arrivée en France.





C'est parce qu'il n'y a pas grand-chose à savoir.





Peut être mais j'ai besoin de ce genre d'information pour le dossier. Parlez moi de vous, de vos parents... Vous avez des frères et sœurs?





J'ai deux frères et je suis le plus jeune de la fratrie. L'un est parti vivre aux Etats-Unis et l'autre est resté au Danemark proche de mes parents. Nous avons grandi dans la banlieue de Copenhague, dans un appartement assez bien placé. Mon père faisait vivre le ménage avec son travail d'architecte et ma mère restait à la maison. Ils sont toujours mariés, toujours à Copenhague, bien qu'ils aient déménagé dans une maison depuis et mon père est toujours en activité.





Je laisse un petit moment de silence s'installer. L'inspecteur - qui jusque là prenait des notes sur ce que je disais - relève le regard vers moi, en attente de plus. Je fais un petit soupir puis reprend.





Il n'y a pas de fait marquant dans mon enfance, j'ai étudié quand j'ai été en âge de le faire. Nous avons déménagé deux fois en restant proche de la capitale. Je suis venu en France lors d'un voyage scolaire et j'ai tout de suite apprécié la langue et le pays. Ma décision d'en faire ma terre d'accueil n'a pas pris beaucoup de temps . J'ai donc décidé d'étudier les langues étrangères et, comme j'avais de l'avance dans ma scolarité et qu'il fallait être majeur pour s'installer à l'étranger, j'ai pu passer deux ans après mon bac à perfectionner mon français avant de venir finir mes études en France. La suite est dans votre dossier, non?





En effet, fit il en feuilletant le dossier, je vois que vous avez étudié encore 3 ans ici, à Paris. Vous avez étudiez entre autre le droit et de nouveau les langues. Ensuite je vois que vous avez été assermentés expert traducteur et que vous travaillez avec certains de mes collègues...





C'est exact, je suis interprète et traducteur pour une dizaine de langues différentes. Il m'arrive de faire de la traduction de livre ou autre mais c'est plus rare.





Je vois... Vous vivez en centre ville?





Non, à une petite demi heure de route. J'ai assez donné pour la vie urbaine en appartement, j'ai besoin de respirer le grand air. Je vis dans une petite maison en campagne. Au besoin, je prend une chambre d'hôtel quand ma présence est requise de manière plus permanente. par un tribunal ou autre





Excellent choix, le calme est plus propice à la vie de famille. Je vois dans le dossier qu'il est indiqué que vous êtes marié, c'est bien ça?





Plus ou moins, fis-je en levant les yeux au ciel On est séparé avec ma femme mais le divorce n'a pas été prononcé. On s'est marié jeune alors qu'on était encore étudiants et ça n'a pas fonctionné. Chacun vis sa vie de son coté, c'est tout. Je pense que nous avons trop de sentiment l'un pour l'autre pour divorcer mais que nous n'en avons pas asser pour nous remettre ensemble. Et j'anticipes vos prochaines question : Oui, elle est plus jeune que moi de plusieurs années et non, nous n'avons pas eut d'enfants.





L'inspecteur acquiesce de la tête lentement, lisant la fin de la page. J'ai du mal où il veut en venir. Il remonte son visage pour me regarder en face puis reprend.





Bien. Et les hybrides? Quelles sont vos opinions sur eux? Vous avez des esclaves?





J'ai... Enfin j'avais jusqu'il y a peu une hybride. Ce sont juste des esclaves : des objets ou des outils à la mode si vous voulez mon avis. Moins docile qu'un animal de compagnie et tellement plus bruyant à toujours parler et demander des droits... C'est ridicule. Cependant ils ont leur utilité pour les basses besognes, ils ont leur place dans leur société mais il ne faut pas qu'on se mette à humaniser ce genre bête sauvage.





L'homme ne me lâche pas du regard pendant que je parle. Il semble très réceptif à ce que je dis et, lorsque je finis, il sort des photos du dossier qu'il pose sur la table à mon attention. Dessus, le corps nu et meurtri d'une hybride au bord d'un cours d'eau. Pelage et cheveux roux, visiblement assez jeune. Je n'ai pas besoin de regarder toutes les photos pour comprendre qu'il s'agit de mon hybride. C'est donc là qu'il voulait en venir...





Vous la reconnaissez?





J'adresse un regard à l'inspecteur Dragan. Vu son air, c'est bien là qu'il voulait en venir. J'approche les photos avec ma main et fait une petite grimace bien malgré moi





Oui, il s'agit de mon hybride, Peace. Elle a fuguée il y a une semaine, je l'ai signalé à vos collègues.





Je le sais. On l'a retrouvée morte sur les berges de la seine, à quelques kilomètres. Vous y êtes pour quelque chose monsieur Andersen?





Je ne l'ai pas tué, inspecteur. Répondis-je froidement





Vraiment? Il réouvre le dossier et reprend, Dans le rapport d'autopsie, la date estimé de la mort est entre 4 et 6 jours. Il est aussi écrit qu'on a retrouvé des traces de coups de fouet sur le dos de l'esclave, des entailles sur tout le corps...





Tandis qu'il énumère les faits, je remarque les petits poils sur l'épaule de la chemise de l'inspecteur, la poudre de croquette sur le bord des manches de sa chemises et les traces de griffures sur le dos de sa main gauche. Visiblement il a une certaine affection pour ces bêtes, à parier qu'il fait parti de ces crétins qui veulent leur donner la liberté.





...Hématomes, fractures, brulures au deuxième et troisième degrés, traces de ligature et de strangulation, malnutrition, déshydratation...Tout indique qu'elle a été torturée, et à de nombreuses fois. Le rapport d'autopsie s'arrête là mais je suis sûr qu'on aurait trouvé des traces de viol à répétition et des organes interne endommagés. Vous vous êtes débarrassé du corps après l'avoir battue à mort Mr Andersen? La torture à mal tourné?





Je ne l'ai pas tué, fis je plus lentement en insistant sur chaque syllabe, cette hybride était une incapable, j'ai eut recours a des punitions corporelles mais pas de là à la tuer. Autant la revendre ou la donner si je n'en ai plus d'utilité. Et même dans l'éventualité où je l'aurais fais, ce n'est pas interdit par la loi.





L'inspecteur plisse légèrement les yeux en me regardant, comme s'il voulait me percer à jour. Pas de chance pour lui, non seulement il a tort mais il n'a aucune preuve pour appuyer sa théorie.





Vous savez ce que je pense? Je pense que les punitions ne sont qu'un prétexte Mr Andersen. Je pense que vous preniez votre pied en la maltraitant et que vous ne lui laissiez pas répit. Elle est devenu votre chose, vous l'avez brisé mentalement jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus s'opposer à vous. Si vous ne l'avez pas tué, vous l'auriez fait un jour ou l'autre. Vous imaginez cette vie? Savoir que votre tortionnaire vous battra et vous mettra plus bas que terre toute votre vie et que la loi le lui autorise?





Ecoutez inspecteur... C'est une hybride. C'est regrettable qu'elle soit morte mais, soyons honnête, personne n'y prête d'importance. La seule chose que ça m'inspire, c'est qu'il va falloir que j'achète un autre esclave pour s'occuper de ma demeure. Si je peux vous donner un conseil : ne perdez pas votre temps avec cette bête ni avec aucune autre, elles n'en valent pas la peine.





L'inspecteur ne trouve rien à y redire et reste à me fixer avec le même air inquisiteur. Je sens bien que s'il avait pu m'arrêté, il l'aurait fait avec plaisir. Je me lève en retirant ma chaise du halo de lumière.





Si nous en avons finit inspecteur...


Je vous ais à l'œil monsieur Andersen. Je connais les gens comme vous. Vous cernez rapidement les gens - ce qui a le don de les agacer - et paradoxalement, vous ne mêlez pas beaucoup à eux car vous ne les comprenez pas. Vous ne ressentez pas de sentiments ou d'émotions superflus et vous en jouez pour obtenir ce dont vous avez besoin. Les gens comme vous commencent par torturer des hybrides et finissent par tuer des humains.





Je reste un petit moment sans rien dire, ne sachant pas vraiment quoi répondre à ces accusations. Finalement, j'offre fais un petit sourire à l'inspecteur en acquiesçant de la tête puis me dirige vers la seule porte.





Bonne soirée inspecteur

Ça y est, t’es validé(e) ! Félicitations ! Nous sommes heureux de t’accueillir parmi nous, en espérant que tu te sentes bien.

Tu peux dès à présent faire une demande de RP, d’adoption (hybrides ou maîtres), d'habitationou encore de lieu de travail. N'oublies pas de faire une demande de RP ~

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